Catégories
Propos culturels

L’ARCHITECTURE NÉOCLASSIQUE DES ÉGLISES VENDÉENNES

Saillante dans l’identité du territoire, l’architecture néoclassique est la traduction des évolutions culturelles, urbaines et sociales que connaît la Vendée au XIXe siècle.

L’ARCHITECTURE NÉOCLASSIQUE DES ÉGLISES VENDÉENNES AU XIXE SIÈCLE

ENTRE APPROCHE PRAGMATIQUE ET VOLONTÉ MODERNISTE

Écrit à la suite d’une conférence donnée à Fontenay-le-Comte en 2018, cet article se veut un point d’étape dans un processus de recherches au long cours quant à l’architecture néoclassique sur le territoire vendéen, et notamment la question des constructions religieuses. Évoquer la situation de l’Église dans le département au XIXe siècle est une affaire complexe, tant le travail de reconstruction fut grand, tant les oppositions entre gallicans et ultramontains furent marquées, tant des épiscopats inscrivirent leurs héritages dans la durée, tant les rapports entre l’Église et l’État ont pu se placer dans des cheminements contrastés. L’aspect traité ici se rattache nécessairement à l’ensemble de ces sujets, mais il convient d’en circonscrire le traitement à une lecture de l’architecture, des influences culturelles et du contexte économique immédiat.

Traitée à de multiples reprises, la question du patrimoine religieux vendéen au XIXe siècle est plutôt bien connue de manière générale. Sur les 300 églises du département, environ 25 ont connu une destruction totale dans le contexte de la guerre de Vendée[1]. Au XIXe siècle pourtant, un tiers des églises vendéennes sont rebâties ex-nihilo et un autre tiers sont très largement remodelées. Petitesse, vétusté ou caractère trop sombre, les prétextes pour reconstruire sont nombreux et dans une majorité des cas, le style néogothique est choisi. Dans le Sud-Vendée les choses diffèrent. Si les églises disparues de Chambretaud[2] et Saint-Christophe-du-Ligneron ainsi que celles existantes de Brétignolles-sur-Mer, Saint-Vincent-Sterlanges et Saint-Hilaire-de-Loulay, ou La Barre-de-Monts dans une moindre mesure, présentent des caractéristiques néoclassiques, il convient de relever une proportion supérieure dans le tiers sud du département. La présence du style néoclassique y est en effet plus marquée, avec neuf sanctuaires concernés lors du second quart du XIXe siècle[3].

Le néoclassicisme architectural, caractéristique d’une période d’un peu plus d’un siècle à compter du début du règne de Louis XV, est une forme de retour à une pureté des lignes antiques, inspirée de découvertes archéologiques majeures telles que celles de Pompéi et d’Herculanum. La monumentalité des constructions est ainsi plus frontale et pure, assez loin du prestige classique, baroque et très horizontal de Versailles ou du Grand Trianon. L’un des témoignages régionaux de la transition entre le courant classique et le néoclassicisme est le château de Pierre-Levée à Olonne-sur-Mer, il est élevé dans les années 1770 d’après les plans de Nicolas Ducret. Architecture du XVIIIe siècle, le style néoclassique peut être également vu comme un prolongement de certains programmes dépouillés de la Contre-Réforme. C’est en ceci que l’exemple local de Luçon est significatif. Bâti à la jonction des XVIIe et XVIIIe siècles d’après les plans de l’architecte poitevin François Le Duc, le massif occidental de la cathédrale de Luçon présente un étagement des ordres antiques assez courant depuis le XVIe siècle, une assise assez lourde mais un élancement et une simplicité que l’on retrouvera plus tard dans le courant néoclassique. On ne considère pas ici la flèche gothique bâtie simultanément par le même architecte et reconstruite avec quelques différences au XIXe siècle. Plus modeste et contemporaine du règne de Louis XVI, la chapelle de l’Union-Chrétienne à Fontenay-le-Comte porte le témoignage du déploiement des congrégations, mais également d’une architecture religieuse dépouillée et rigoureuse.

Le château de Buzay (Charente-Maritime), dessiné par Nicolas Ducret dans les années 1770. Au même moment, l’architecte érige le château de Pierre Levée (Olonne-sur-Mer).

Marqué par les grands courants de pensées de la Renaissance, le calvinisme et la Contre-Réforme, le Sud-Vendée possède au XIXe siècle un héritage culturel et spirituel qui peut expliquer en partie la forte présence d’une architecture éloignée des canons gothiques. Plus perméable aux idées extérieures, le Sud-Vendée a également connu des contextes politiques et internes à l’Église catholique qui ont souvent été distincts des deux-tiers nord du département. L’architecture révèle ici un dimorphisme religieux et politique – que l’on observe d’ailleurs lors de la Révolution française et de ses suites –  largement commenté par les historiens, politistes, etc. Nous y reviendrons, mais la temporalité des reconstructions d’églises en Sud-Vendée constitue une différence majeure par rapport au reste du territoire départemental. Cette différence chronologique a donc pour conséquence la forte présence d’un style rappelant l’Antiquité sur un territoire précis. Outre la chronologie il convient de soulever un facteur d’influences émanant des recompositions d’aires diocésaines, l’ancien territoire du diocèse de Maillezais étant sous administration rochelaise depuis le XVIIe siècle, le siège épiscopal de Luçon étant rattaché à La Rochelle avec le Concordat de 1801. L’absence d’un diocèse départemental jusqu’en 1817 peut justifier une perméabilité culturelle relative entre le Sud-Vendée et la Charente. Cet aspect est d’ailleurs illustré au XVIIIe siècle avec les transformations apportées au château de L’Hermenault par l’évêque rochelais François-Joseph-Emmanuel de Crussol d’Uzès.

Un goût architectural développé partout en France

En France, la première moitié du XIXe siècle est à la fois marquée par un redéveloppement puis par les derniers feux du néoclassicisme architectural, mais aussi par le rôle essentiel de l’État dans le choix des projets. De 1802 à 1848, c’est au Conseil des bâtiments civils que sont soumis les projets de constructions pour lesquels un financement de l’État est demandé. Ainsi, l’avis favorable du Conseil est indispensable pour débloquer des fonds, à l’exception notable, à partir de 1821, des projets dont le coût est inférieur à 20 000 francs[4]. Si le Conseil des bâtiments civils n’impose pas de parti pris architectural, il ne reste pas moins sensible à la rigueur du style néoclassique à plan basilical. En effet, celui-ci présente l’avantage d’être économe et moderne, notamment pour les territoires ruraux où l’on tient à diffuser une esthétique nouvelle en opposition au caractère rustique des églises anciennes – cet argument ne manque d’ailleurs pas d’être utilisé par un certain nombre de paroisses souhaitant rompre avec leurs églises médiévales. Sans être totalement proscrit, l’usage de la croix latine est rare dans les projets soumis au Conseil : ce type de plan accroît significativement le coût de construction et il tranche avec la monumentalité nue d’un plan basilical, dont les murs sont dépourvus d’arêtes et de contreforts.

Dans la suite de l’esprit du XVIIIe siècle, la présence monumentale est assurée autant par le programme architectural que par la position, en hauteur ou sur un dégagement, de l’église dans la ville ou le village. Sans être un standard strict, de nombreux projets avec un chœur en saillie sur le mur sont par exemple acceptés, le modèle basilical est souvent resté un frein à la création d’une architecture originale. Rares sont les recommandations précises quant aux codes architecturaux, mais il est arrivé que le Conseil propose l’usage de l’ordre toscan plus que de simples piliers. Souvent attaché à la voûte plafonnée qui répond aux codes paléochrétiens, le Conseil des bâtiments civils ne parvient pas à imposer ce modèle dans la majorité des cas. Dans le Maine-et-Loire on considèrera Saint-Mathurin-sur-Loire où, en 1840, la paroisse réussit à faire adopter une voûte en berceau contre l’avis exprimé par le Conseil[5]. Cet aspect témoigne d’un attachement assez unanime des populations à la voûte plus qu’au plafond. On notera d’ailleurs que sur les neuf constructions néoclassiques du Sud-Vendée, seule l’église de L’Aiguillon-sur-Mer, avec son plafonnement associé à des claires-voies, répond strictement à la volumétrie la plus proche du modèle antique. Au niveau national, les choix esthétiques sont très largement influencés par le Conseil des bâtiments civils. En Vendée, peu d’églises ont été soumises à l’arbitrage impératif du Conseil soit parce que le coût du projet ne l’imposait pas, soit parce que la construction est postérieure à la période de consultation systématique de ce Conseil. Si le style néoclassique reste une tendance nationale importante, bien qu’en déclin dans le temps où sont édifiés les neuf sanctuaires étudiés du Sud-Vendée, l’influence architecturale de la ville nouvelle de La Roche-sur-Yon est indéniable[6], de même que celle de Fontenay-le-Comte.

La forte influence des premiers exemples locaux et le rôle des différents architectes

Importante cité d’Ancien Régime dans la région, Fontenay-le-Comte a longtemps concentré une part importante de l’administration judiciaire, fiscale ou forestière du territoire bas-poitevin. En tous temps concernée par les évolutions des styles d’architecture, la ville ne connaît pas d’exception quand, au XVIIIe siècle, le néoclassicisme se propage alors que sont percées de vastes voies de communication dans différentes provinces. L’intendance poitevine du comte de Blossac bouleverse Fontenay-le-Comte lorsqu’il s’agit d’y faire passer la route royale ralliant Limoges à la côte Atlantique. Tracée au sud de la ville médiévale encore entourée de ses remparts, la route donne à Fontenay-le-Comte la structure qui est toujours la sienne aujourd’hui[7]. Confortant le rang de Fontenay sur le territoire, la route bouleverse la physionomie de la ville par la disparition d’une large part de l’enceinte fortifiée, une ouverture du cœur historique vers le sud et l’aplanissement d’une nouvelle place faisant la liaison avec les faubourgs à l’ouest. Ainsi, le corps urbain sort littéralement de son corset du XIIIe siècle et connaît des transformations dont la concrétisation sera encore effective au XIXe. Bien qu’elle ne suscite pas immédiatement une refonte radicale des constructions à Fontenay-le-Comte (les abords de l’artère ne seront vraiment lotis que bien après la Révolution française) la route royale permet l’émergence de demeures sobres et lumineuses, répondant à tout ou partie des caractéristiques du néoclassicisme. Bâti lors de la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’hôtel Pervinquière est l’une des constructions fontenaisiennes les plus emblématiques de ce style. Cette demeure est représentative de ce qui sera parfois construit en bordure de la nouvelle route tout comme dans certains ilots de la ville ancienne.

Au début du XIXe siècle, c’est à La Roche-sur-Yon que le style néoclassique connaît son expression locale la plus totale. Le V prairial an XII (25 mai 1804), soit sept jours après sa proclamation en tant qu’empereur des Français, Napoléon Ier décrète le transfert du chef-lieu de la Vendée de Fontenay-le-Comte à La Roche-sur-Yon. Si les faits militaires du nouvel empereur ont considérablement assis sa position de dirigeant, c’est bien un homme pacificateur qui s’exprime dans l’acte de fondation de la ville nouvelle. En effet, le déplacement de la préfecture à La Roche-sur-Yon n’a rien d’un hasard et participe plus largement d’une stratégie réformatrice destinée à stabiliser le territoire national et à le faire fonctionner plus aisément. Le décret signé par Napoléon au palais de Saint-Cloud prévoit la construction d’une préfecture, d’un tribunal, d’une prison, de casernes, d’un hôpital, d’un lycée… ainsi que la reconnaissance du cours de l’Yon pour un canal (c’est une des raisons du choix de La Roche-sur-Yon pour la ville nouvelle) et l’ouverture de routes vers Les Sables-d’Olonne, Montaigu, Sainte-Hermine… Rapidement, les ingénieurs des Ponts et chaussées se mettent au travail et dessinent une ville aérée, ceinte de boulevards pour la promenade et organisée autour d’une vaste esplanade centrale et de quatre places secondaires. Cette configuration urbaine n’est pas sans liens avec les plans directeurs de villes antérieures ; à l’image de Philadelphie (États-Unis) dont la trame projetée autour de 1682 a, sans aucun doute, largement été développée à La Roche-sur-Yon[8]. Cette inspiration précise n’est pas anodine parce qu’elle donne à l’actuelle place Napoléon son rôle de place civique présentant quatre caractéristiques fondamentales : la centralité, la monumentalité au sol, la concentration des institutions et l’effacement de celles-ci derrière des façades sobres à arcades.

Si le décret du 25 mai 1804 n’évoque pas la construction d’une église, la décision d’en bâtir une est rapidement prise. Dans les projets des ingénieurs, il n’a pas toujours été question d’établir le monument au centre de la ville. Napoléon, tranche rapidement pour une construction à l’est de l’esplanade de 2,8 hectares. L’une des conséquences logiques est l’abandon du projet de place à arcades. Le bâtiment alors projeté est en granit et calcaire de Luçon, de structure basilicale avec un mur à fronton percé d’une porte en façade, un simple clocher en retrait ainsi qu’une alternance de fenêtres et de niches sur les murs, lesquels donnent sur les bas-côtés séparés de la nef par un sobre péristyle. Ce projet peu monumental est validé et financé à condition de modifications. Parmi les changements proposés, un portique de colonnes en façade ainsi qu’un clocher dodécagonal qui est assez critiqué. Ce sont finalement les plans de l’ingénieur Simon Vallot, par ailleurs prix de Rome d’architecture en 1800, qui font l’objet de toutes les attentions à partir de 1813. Toute la structure du projet est alors revue. La façade proposée dispose d’un fronton surmontant un portique de colonnes toscanes, le plan reste basilical bien que connaissant des modifications notables et l’ensemble est coiffé de deux clochers carrés légèrement en retrait – la mise en retrait du clocher est d’ailleurs une grande caractéristique du néoclassicisme religieux français du XIXe siècle. Le coût dépassant le million de francs ne freine pas l’adoption du programme architectural en novembre 1813. Avec la chute de l’Empire, le projet de ville nouvelle est fragilisé, mais la construction de l’église ne subit que modérément l’instabilité politique et son impact financier. La direction générale des Ponts et chaussées confirme le projet Vallot sans que soient abandonnés les aspects les plus monumentaux[9].

Saint-Louis de La Roche-sur-Yon
L’église Saint-Louis de La Roche-sur-Yon selon le programme établi sous l’empire par Simon Vallot, lauréat du prix de Rome en 1800.

Dans le mobilier comme dans les choix stylistiques, les changements de régimes nationaux opèrent peu. Plus qu’un style impérial, le goût néoclassique est facilement adapté aux différentes aspirations politiques qui se succèdent. Ainsi, lorsque l’église Saint-Louis est achevée en 1830[10] son apparence est celle d’un vaste édifice relativement dépouillé où les aspects liturgiques et religieux n’apparaissent pas visuellement de prime abord. Conformément au dessein architectural de Simon Vallot – à qui il faut associer Charles-François Mandar bien que Vallot soit davantage impliqué –, le sanctuaire est doté en son sein d’un vaste péristyle à entablement répondant aux principes du style corinthien romain. Ainsi qu’en attestent différents cahiers des charges, la marge de manœuvre accordée aux entrepreneurs et artisans est assez réduite, l’ensemble des aspects esthétiques étant définis scrupuleusement par le corps des Ponts et chaussées[11]. Si le projet porté par Simon Vallot a pu être menacé par les velléités du préfet de la Restauration Urbain de Kerespertz contre la figure impériale, le chantier suit son cours et demeure soutenu par l’administration. L’église de la ville nouvelle de La Roche-sur-Yon ne souffre que très peu du changement de régime politique. Le soutien du pouvoir royal envers l’Église ne fait aucun doute et le maintien des orientations néoclassiques décidées sous l’Empire est loin d’être opposé au style architectural et mobilier porté sous la Restauration. Le retour à la rigueur antique présent lors du règne de Louis XVI demeure après Napoléon mais de manière plus épurée qu’au XVIIIe siècle. Ainsi, la chaire à prêcher et le maître autel répondent autant au style prôné par les ingénieurs civils depuis 1804 qu’aux orientations propres à la Restauration. Le maitre-autel est aujourd’hui strictement conforme au projet des Ponts et chaussées en date du 26 mars 1828[12] (à l’exception du tabernacle et du baldaquin ajoutés quand la paroisse a souhaité transformer le chœur dans les années 1870[13]). L’ensemble de marbre est adjugé à René-Joseph Mazères tandis que la garniture de bronze doré est confiée à la maison Choiselat-Gallien. Dans la même période, un tabernacle de bois doré est conçu par les ingénieurs. Son exécution est confiée à la maison Grootaërs. Il est ensuite posé sur le plateau de marbre au-dessus de la table d’autel. Si la maison Choiselat-Gallien n’intervient pas dans la réalisation du tabernacle, il est curieux de constater que différents tabernacles de cet atelier, notamment l’ancien maître-tabernacle de l’église parisienne Saint-Sulpice exécuté autour de 1825, sont stylistiquement très proches de celui réalisé à La Roche-sur-Yon. Une telle proximité est d’autant plus significative que Choiselat-Gallien est l’un des bronziers les plus renommés de la période en tous régimes politiques. C’est une maison que l’on retrouve notamment lors du sacre de Charles X[14].

Monument majeur consacré en 1830, l’église Saint-Louis de La Roche-sur-Yon n’en est pas pour autant le seul exemple d’architecture basilicale dans la ville nouvelle. Déjà, le palais de justice achevé sous l’Empire présentait une salle d’audience voûtée en berceau, ouverte sur la ville par un portique et close par une abside semi-circulaire. Les deux ruptures de neutralité sur la place Napoléon que sont l’ancien tribunal et l’église ont très largement marqué la ville et son identité architecturale. Corps urbain structuré à la suite d’une décision politique, La Roche-sur-Yon reste en premier lieu une cité caractéristique de l’esprit des Ponts et chaussées, un programme constructif touchant autant à la rationalisation d’un territoire qu’à la propagation d’un idéal de modernité, de sobriété et de fonctionnalité. La diffusion vendéenne de l’architecture néoclassique qui succède à la réalisation des monuments majeurs de la nouvelle préfecture laisse peu de doute quant à la source d’inspiration. L’une des démonstrations les plus marquantes est le cas de Chambretaud où le maître-maçon chargé de reconstruire l’église, consacrée en 1840, est envoyé puiser son inspiration à La Roche-sur-Yon[15].

En outre, une personnalité semble se démarquer en Vendée : Jean-Firmin Lévêque[16], architecte à l’origine de la majorité des églises néoclassiques du territoire. Fils de plâtrier né à Fontenay-le-Comte en 1804, Jean-Firmin Lévêque fut élève de Jean-Nicolas Huyot qui enseigna l’architecture à l’école des Beaux-arts de Paris. Prix de Rome en 1807, Huyot fut un artisan important de la construction de l’arc de triomphe de l’Étoile, il rédigea par ailleurs, sous la monarchie de Juillet, le programme d’agrandissement du Palais de Justice de Paris. Architecte départemental de 1848 à 1855, Jean-Firmin Lévêque s’inscrit parfaitement dans l’esprit néoclassique de son temps. Si sa fonction lui vaut un certain nombre de commandes, Lévêque conçoit les programmes architecturaux d’églises à Pissotte, Saint-Sigismond, L’Aiguillon-sur-Mer, etc. avant même d’être investi de sa charge départementale. Par-delà le caractère « officiel » de l’architecture néoclassique, Jean-Firmin Lévêque est attaché à ce style comme en témoignent les plans dressés pour son habitation personnelle de Fontenay-le-Comte. Sur trois niveaux, la façade du numéro 14 de la rue de la République présente en effet un ordonnancement d’inspiration italienne, quand la façade arrière donnant sur la rue du Port possède une ouverture cintrée flanquée de pilastres toscans. Jean-Firmin Lévêque réalise les plans des différents sanctuaires néoclassiques du Sud-Vendée, à l’exception notable de l’église de Damvix dont le projet est dressé par Auguste Garnereau. On observe que Garnereau est également un architecte adepte du style néoclassique, notamment lors de la réalisation de la fontaine de Thiré en 1864. Ce même architecte construit à Fontenay-le-Comte le bureau d’octroi du port, dont le décor de grecques fait l’originalité, mais également le passage de l’Industrie, œuvre dans laquelle l’ordre toscan occupe une place particulière.

Autres figures de l’architecture néoclassique en Vendée, les acteurs locaux à qui l’on confie la poursuite du développement de La Roche-sur-Yon. Dans les années 1840 plusieurs bâtiments publics sortent de terre et le style voulu par le corps des Ponts et chaussées quatre décennies plus tôt reste de mise. Implanté à l’emplacement des anciennes casernes provisoires, le théâtre municipal est inauguré en 1845. Réalisé par l’architecte-voyer Urbain Pivard, il répond à l’ordonnancement fondateur de la ville, tant en matière de traitement de la perspective que d’architecture. La rigueur antique y est appliquée avec un fronton supporté par quatre colonnes et deux pilastres d’ordre toscan. Prédécesseur de Jean-Firmin Lévêque au poste d’architecte départemental, Joseph Malet réalise lors de la même période les plans de deux sites majeurs : le dépôt d’étalons et l’asile d’aliénés de la Grimaudière. Implanté sur le territoire communal de Saint-André-d’Ornay, ce dernier est caractéristique du néoclassicisme fonctionnel tel qu’on le retrouve dans de nombreux programmes hospitaliers. L’architecte travaille les effets de perspective, de volumétrie et de symétrie par une répartition scrupuleuse des pavillons sur la parcelle. Quant au dépôt d’étalons, Joseph Malet choisit un traitement monumental passant notamment par la construction de deux grand corps d’écuries bâtis sur près de 200 mètres de longueur avec seulement un décrochage central pour la sellerie.[17]

De ces exemples, deux enseignements peuvent être tirés. D’une part, le néoclassicisme reste consensuel durant environ un siècle malgré les bouleversements politiques. D’autre part, c’est un style adaptable à tous les besoins de monumentalité, de modernité et de fonctionnalité avec un coût de mise en œuvre réduit. Aussi, la forte présence de ce goût architectural sur certains territoires ne saurait être seulement liée à des convictions esthétiques.

Le déploiement du néoclassicisme dans les églises du Sud-Vendée

Si la construction d’églises neuves a surtout lieu lors de la seconde moitié du XIXe siècle sur les deux-tiers nord de la Vendée, il est à noter que la partie méridionale du département s’inscrit dans un mouvement quelque peu différent. Ce, notamment parce que la situation économique, portée entre autre par les céréales et le faible nombre de destructions lors des combats de la dernière décennie du XVIIIe siècle, le permet avant le reste du territoire vendéen. Dans le tiers Sud, on observe une plus grande conservation des sanctuaires existants, tandis que le reste du département se hérisse de clochers néogothiques. Moins touché par les conflits révolutionnaires que le reste de la Vendée, le Sud de la première moitié du XIXe siècle est caractérisé par une économie souvent plus florissante que dans les territoires bocagers, pénalisés par des années de troubles et un contexte difficile déjà bien avant la Révolution. En outre, la propriété est différemment partagée entre noblesse, bourgeoisie et gens simples avec une propriété paysanne plus forte. Enfin, la gestion des marais et des communaux conduit à des pratiques collectives inusitées dans les pays bocagers. À la différence de ces territoires, le Sud-Vendée connaît donc un nombre significatif de constructions nouvelles sur le second quart du XIXe siècle. La préservation de sanctuaires anciens apparaît ensuite plus importante en Sud-Vendée, le territoire n’est pas pour autant exempt de destructions totales et de restructurations sur la fin du siècle. On considérera ainsi la destruction-reconstruction de l’église de Charzais autour de 1877. Si le territoire méridional se relève donc plus facilement que le bocage à la suite de la Révolution, des disparités méritent d’être observées d’une commune à l’autre. Par leurs compositions architecturales, les églises reconstruites témoignent des richesses liées aux cultures agricoles de plaine mais également d’un plus grand besoin d’économies dans les territoires de marais.

À Saint-Sigismond, comme dans la plupart des cas, c’est l’état de délabrement de l’église qui est avancé pour justifier la reconstruction. Si le curé évoque ce motif dans une lettre envoyée à la duchesse d’Angoulême en 1831, ce n’est que dix ans plus tard que le nouveau lieu de culte commence à voir le jour. Au cœur du marais mouillé, Saint-Sigismond jouit d’un contexte économique assez fragile. Ainsi, l’église est construite dans un strict dépouillement avec quatre murs et de simples piliers carrés portant un entablement et des voûtes en bois. Le cas de Vouillé-les-Marais est assez proche : l’église est reconstruite intérieurement à partir d’une base de quatre murs préexistants. Le vaisseau basilical à trois nefs – les bas-côtés qui encadrent le corps central ayant un rôle essentiel dans la distribution de l’espace – est dans toutes les situations le plan le plus économe et le plus simple à mettre en œuvre. Dans le cas de l’église Saint-Pierre de Doix, on remarque un parti pris architectural semblable, mais néanmoins plus ambitieux. Si les flancs du sanctuaire possèdent des ouvertures cintrées assez sobres, la façade dispose d’un ordonnancement bien moins rustique qu’à Saint-Sigismond et Vouillé. La présence monumentale de l’église dans le village est en effet assurée par la construction d’un large fronton toscan associé à un clocher aux baies cintrées. On ajoutera également l’étagement de la toiture qui aurait tout à fait pu permettre une série d’ouvertures en claire-voie selon la tradition romaine. À Damvix, le projet d’Auguste Garnereau pour l’église Saint-Guy est assez semblable à quelques détails près. En ce qui concerne Pissotte par exemple, l’aménagement réalisé par Jean-Firmin Lévêque est plus circonscrit que dans les églises évoquées plus haut, mais le fronton et le vaisseau à trois nefs sont à souligner.

À Sainte-Hermine et L’Île-d’Elle, les églises construites l’ont été avec davantage de moyens à partir de projets architecturaux plus aboutis. On observe par conséquent un abandon du plan à trois nefs qui caractérise l’église Saint-Louis de La Roche-sur-Yon et la majorité des églises néoclassiques bâties en France. Commune née de sa réunion avec Saint-Hermand en 1808, Sainte-Hermine se dote dans les années 1840 d’un nouveau sanctuaire. Cette église remplace à la fois l’édifice de Saint-Hermand et celui de Sainte-Hermine, dont on considère qu’une reconstruction présente plus d’avantages qu’une réparation. Les arguments avancés par la paroisse évoquent à la fois l’état de ruine imminent de l’église et sa petitesse face à une population de « presque 2000 âmes qui s’accroît de jours en jours. ». Si la question des financements demeure une préoccupation essentielle de toute paroisse, la reconstruction d’une vaste église à Sainte-Hermine est confortée par une croissance économique et démographique (qui s’essoufflera néanmoins à compter de 1850). Le parti pris architectural est monumental : plan basilical et transepts, entablement de pierre, claire-voie, ainsi qu’un travail de la volumétrie assez poussé. L’ajout de transepts offre un volume intérieur en forme de croix latine. Bien qu’inspirée de l’Antiquité, l’architecture des églises de Sainte-Hermine et de L’Île-d’Elle reste empreinte du registre architectural traditionnel auquel les paroisses restent attachée sur quelques aspects – c’est cette même référence à la tradition qui justifie l’emploi de la voûte et non du plafond tel qu’évoqué plus haut. L’exiguïté et l’insalubrité des anciennes églises justifient généralement la reconstruction. Néanmoins, la beauté ainsi que la grandeur spirituelle des lieux sont des facteurs à considérer. Ainsi, le curé de L’Île-d‘Elle n’hésite pas à parler de « redonner au culte une décence que l’on retrouve aujourd’hui dans toutes les paroisses » pour justifier l’édification d’un nouveau sanctuaire[18]. À L’Aiguillon-sur-Mer, on s’enorgueillit de voir sortir de terre une église qui sera « l’une des plus jolies de Vendée pour une population de 2000 à 3000 âmes à l’avenir ». Dans ce cas précis, la paroisse anticipe le développement des bains de mers. Elle cherche à pousser les murs de la chapelle devenue trop petite et dont les matériaux sont vendus pour couvrir une partie des dépenses. De manière générale, l’aide de l’État est régulièrement sollicitée ainsi que l’autorisation de lever extraordinairement un impôt spécifique à la construction de l’église. Le sujet est quelque-peu différent de la question architecturale, mais certaines archives relatives à des demandes de financements présentent un caractère cocasse dans le contexte religieux vendéen du XIXe siècle. Ainsi, le curé de Pissotte n’hésite pas à supplier en ces termes Louis-Napoléon Bonaparte pour le financement d’un orgue : « Veuillez pardonner à un pauvre curé de la Vendée d’oser s’adresser à votre Altesse quoique occupée sans cesse de l’œuvre immense de la régénération de la France […] ma paroisse est située à la porte de la ville de Fontenay-le-Comte ; et mes jeunes gens, au lieu de venir à l’Église apprendre l’amour de l’ordre et le respect dû à l’autorité, vont, la plupart du temps, passer une partie du dimanche à Fontenay, parmi ce que la ville compte de moins bon. » Pouvant paraître amusant aujourd’hui, ce courrier rédigé le 12 février 1852[19] n’est pas anodin, puisqu’il a été envoyé sous l’épiscopat de Mgr Baillès dont les rapports avec l’État républicain puis impérial dirigé par Louis-Napoléon Bonaparte étaient plus qu’orageux[20]. Cette simple lettre témoigne de divergences de vues entre certains prêtres et l’administration diocésaine. Nul doute que la missive qui a transité par la préfecture eût été modérément appréciée par les autorités religieuses du département si elles en eurent connaissance par un biais indirect.

En apparence éloigné des divergences internes à l’Église, le sujet architectural est parfois l’objet de crispations, voire de rejets. La présence identitaire de la vieille église et de son clocher dans le village est le sujet d’une certaine opposition, à l’image de Damvix en 1848. Dans la phase de conception du projet architectural, la question de sortir de la trame rectangulaire est évoquée avant l’adoption finale d’un plan basilical. Opposée à une destruction-reconstruction totale trop dispendieuse ainsi qu’à la perte du clocher, une partie de la population n’hésite pas à écrire au préfet pour exprimer son mécontentement[21]. Dans cette missive prenant la forme d’une pétition, le caractère identitaire du vieux sanctuaire est mis en exergue, les expropriations nécessaires à la construction d’un nouveau lieu de culte sont contestées (seul le propriétaire d’une des trois parcelles concernées a alors exprimé son accord).

Lorsque la reconstruction s’impose et ne peut plus être discutée, c’est le choix du style qui suscite le débat. Pour leurs églises nouvelles ou agrandies, les habitants et les dirigeants paroissiaux cherchent généralement à adapter le style. Le modèle type de La Roche-sur-Yon sert de base. La structure est basilicale avec colonnes ou piliers mais elle est adaptée parfois avec des arcades de style néo-Renaissance, sans parler de la volumétrie évoquée plus haut à Sainte-Hermine et à L’Île-d’Elle. Ces choix stylistiques font encore l’objet d’amendements, de modifications ou de transformations dans les décennies qui suivent l’édification. Par exemple dans les églises neuves, le chœur est aveugle mais des baies sont bien souvent percées a posteriori.

L’église Saint-Pierre de Doix, témoignage d’un style néoclassique adapté et transformé plusieurs décennies après la livraison du programme initial.

À la fin du XIXe siècle, tandis que la Vendée se couvre d’églises néogothiques ou romano-byzantines, les sanctuaires néoclassiques connaissent leur lot de transformations. L’architecture jugée trop froide laisse place à l’exécution de programmes décoratifs parfois non réalisés auparavant (caissons peints sur la voûte par exemple) et d’autres fois conçus ex-nihilo. À Saint-Sigismond, un chœur néogothique est même ajouté d’après les plans d’Arsène Charrier en 1888. Dans les cas de L’Île-d’Elle[22] et de Damvix[23], l’architecte Victor Clair réalise deux clochers qui se détachent largement de l’architecture basse et sobre du début du siècle. Tout en gardant quelques aspects antiquisants, l’architecte emblématique de la reconstruction des églises de Vendée au XIXe siècle réalise deux clochers élancés et éclectiques dont l’allure répond à l’architecture religieuse glorieuse qui sert de référence en cette période. Même les programmes néoclassiques assez aboutis comme Saint-Pierre de Doix n’échappent pas aux modifications postérieures. Un ensemble peint figurant des scènes religieuses est y notamment réalisé par Pierre Eugène Guérithault entre les décennies 1860 et 1890. S’il y a là rupture avec le dessein initial de Jean-Firmin Lévêque, une autre tranche de travaux de la fin du XIXe siècle vise à compléter le registre néoclassique du sanctuaire par une reprise des voûtes et leur décoration, mais également par la sculpture de cannelures sur les colonnes jusqu’alors assez dépouillées[24]. Grande sœur des églises néoclassiques de Vendée, l’église Saint-Louis de La Roche-sur-Yon ne peut échapper à ce vaste mouvement de transformations. En témoignent les réalisations verrières d’Antoine Lusson (fils) et Léon Lefèvre, les baies percées dans l’abside, les chapelles néo-byzantines ou encore le baldaquin baroque installé par Paul Pizzi dans le chœur austère du vaste sanctuaire[25][26]. La dernière partie du XIXe siècle est caractérisée par l’apport des ultimes modifications significatives dans les églises étudiées ici, ces transformations annoncent la fin de l’expérience néoclassique dans l’architecture vendéenne.

William Chevillon

William Chevillon est médiateur culturel et chercheur. Autour de la Vendée, la Bretagne ou encore le Val de Loire, ses travaux de recherches portent sur le patrimoine, l’urbanisme moderne, l’art contemporain…

Étude initialement publiée dans le numéro 26 de la revue scientifique Recherches Vendéennes. Source complète :

William Chevillon, « L’architecture néoclassique des églises vendéennes au XIXe siècle. Entre approche pragmatique et volonté moderniste », Recherches vendéennes, n° 26, Annuaire de la Société d’émulation de la Vendée et revue du Centre vendéen de recherches historiques, La Roche-sur-Yon, 2022, p. 159 à 170.

Lire aussi : 1965-1985, RÉFLEXIONS AUTOUR DE L’IDENTITÉ ARCHITECTURALE DE LA ROCHE-SUR-YON


[1] Largement commentée par l’abbé Delhommeau, cette question est par ailleurs évoquée dans : Richard Levesque, « Nous étouffons… Permettez-nous de bâtir notre église tant désirée » ! : réflexions sur l’architecture religieuse vendéenne au XIXe siècle, dans Alain Gérard (dir.), Christianisme et Vendée : la création au XIXe d’un foyer du catholicisme. La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 1999, p. 411-425.

[2] Ibid.

[3] Les sanctuaires étudiés ici sont ceux des communes de L’Aiguillon-sur-Mer, Damvix, Doix, L’Île-d’Elle, Sainte-Hermine, Saint-Sigismond, Pissotte et Vouillé-les-Marais auxquels est ajoutée dans une moindre mesure la nef de l’église de Maillé. Dans l’ensemble des cas évoqués ici, la série O des Archives départementales de la Vendée sert de référence essentielle, seules quelques côtes précises sont données à titre indicatif.

[4] Françoise Boudon, Les églises paroissiales et le conseil des bâtiments civils, 1802-1840, dans Bruno Foucart, Françoise Hamon (dir.), L’architecture religieuse au XIXe siècle : Entre éclectisme et rationalisme. Paris, PU Paris-Sorbonne, 2006, p. 195-210.

[5] Arch. Nat., F21 2530 dos. 67, 14-02-1834, 2533 dos. 112, 07-03-1837, 2534 dos. 100, 31-07-1838 et 2535 dos. 340, 04-04-1840.

[6] Alain Delaval, « La préfecture et l’église Saint-Louis et la diffusion des modèles architecturaux », dans Gilles Bienvenu, Géraldine Texier-Rideau (dir.), Autour de la ville de Napoléon, colloque de La Roche-sur-Yon. Presses universitaires de Rennes, collection Art & Société, 2006, p. 185-194.

[7] William Chevillon, À la découverte de Fontenay-le-Comte. La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2020, p. 46-47.

[8] Géraldine Texier-Rideau, « La place Napoléon : l’invention de la place civique », dans Gilles Bienvenu, Géraldine Texier-Rideau (dir.), Autour de la ville de Napoléon, colloque de La Roche-sur-Yon. Presses universitaires de Rennes, collection Art & Société, 2006, p. 65-72.

[9] Arch. dép. Vendée, 1 O 550.

[10] Du moins s’empresse-t-on d’achever les derniers détails au sujet desquels l’administration préfectorale se fait insistante en raison de la durée et des rebondissements du chantier (ADV 1 O 551).

[11] Aux archives départementales, les deux cotes essentielles (1 O 550 et 1 O 551) illustrent tout à fait l’extrême précision des projets décoratifs. Ainsi, quand l’exécution des sculptures est adjugée à la maison Grootaërs, le détail du style corinthien est défini jusqu’au moindre élément végétal à reproduire dans la pierre.

[12] ADV 10 FI 60.

[13] Archives de la paroisse Saint-Paul de La Roche-sur-Yon : Registre des délibérations du conseil de la fabrique, 1870-1908, 15 mars 1870 ; Registre des recettes et dépenses de la fabrique, 1874-1890, 18 octobre 1874.

Outre les évolutions ornementales, le percement des baies du chœur, etc. ces programmes de travaux conduisent à augmenter l’emprise des chapelles absidiales jusqu’alors limitées à une seule travée. Murées à l’ouest et utilisées comme sacristies, les travées absidiales les plus à l’est communiquaient directement vers le chœur et le chevet extérieur par le biais de portes ménagées dans les murs et dont subsistent les traces. L’on peut situer les murs de séparation entre les sacristies et les chapelles absidiales au niveau des arcs intermédiaires situés à mi longueur des chapelles actuelles.

[14] Choiselat-Gallien et Poussielgue-Rusand, Catalogue des bronzes pour les églises et des vases sacrés / Choiselat-Gallien et Poussielgue-Rusand, 1846, p.5.

[15] Ibid., note n°1.

[16] Le rôle de Jean-Firmin Lévêque est notamment mis en exergue dans : Alain Delaval, « En Vendée, des églises “Grecques” », revue 303, n°43, 1994, p.46-55.

[17] Concernant le rôle des architectes départementaux mais également du Conseil des bâtiments civils, on lira les travaux de Marie-Paule Halgand dont : Marie-Paule Halgand, « Des architectes en Vendée au XIXe siècle », revue 303, n°54, 1997, p. 27-41 ; Marie-Paule Halgand, Architecture et politique – la construction des bâtiments civils en Vendée au XIXe siècle, thèse de doctorat sous la direction de Jean-Michel Leniaud, École pratique des hautes études, 2000.

[18] Arch. dép. Vendée, 1 O 363.

[19] Arch. dép. Vendée, 1 O 512.

[20] En réalité, dès 1847 Mgr Baillès est en désaccord avec la monarchie de Juillet en s’opposant, auprès du ministre de l’Instruction publique, à la tenue des foires le dimanche, prétextant un éloignement des fidèles. À partir des événements de 1848, le prélat montre des marques d’hostilité à l’encontre du pouvoir républicain puis impérial. Ainsi appelle-t-il à l’abstention lors du plébiscite de 1851 qui conforte l’autorité de Louis Napoléon Bonaparte et proteste-t-il contre le Te Deum en l’honneur du prince-président prescrit par la circulaire du 29 décembre 1851. La querelle entre Mgr Baillès et le pouvoir impérial est telle que l’évêque de Luçon se voit contraint de présenter sa démission en 1856.

[21] Arch. dép. Vendée, 1 O 265.

[22] Arch. dép. Vendée, 1 O 363.

[23] Ibid., note n°17.

[24] Louis Delhommeau (abbé), Inventaire des archives de l’ancienne paroisse de Doix, 1753-1972, archives de la paroisse Saint-Pierre-l’Abbaye, Maillé.

[25] Archives de la paroisse Saint-Paul de La Roche-sur-Yon, Registre des délibérations du conseil de la fabrique, 1870-1908, 15 mars 1870.

[26] Archives de la paroisse Saint-Paul de La Roche-sur-Yon, Registre des recettes et dépenses de la fabrique, 1874-1890, 18 octobre 1874.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *