Catégories
Fragments écrits - Journal

L’âme d’un théâtre

Ce texte est le morceau d’une lettre. Je n’en dirai pas davantage mais peut-être que ce fragment fera sens pour certain.e.s.

« […]

Un théâtre a-t-il une âme ? La question mérite d’être posée dans ce cas comme pour tout autre lieu de création.

Si elle existe, l’âme d’un théâtre est-elle un ensemble de personnes. Peut-être. Est-elle un ou plusieurs lieux. Sans doute. Est-elle ce qui nimbe les murs quand spectateurs, artistes et équipes sont partis. C’est probable.

Est-elle le fruit de tout cela dans un agrégat impalpable. Assurément.

Mais elle est aussi ce qui émane d’une lente construction ; et par cette construction tant d’éléments se mettent à graviter. Pour autant, rien n’y est perpétuel sans qu’une impulsion vienne relancer le fragile édifice. Cette impulsion c’est tout ce qui s’y déroule de non-habituel, de douloureux parfois, de jubilant aussi. Les murs d’un théâtre ne s’émoussent pas à l’usage mais l’âme s’estompe à l’habitude. Il faut convoquer autant de constance que de tumulte pour tenir une telle maison. La longévité n’y est pas routine, elle ne peut l’être, elle naît de l’acuité que l’on garde et que l’on nourrit.

L’âme d’un théâtre ou de tout autre lieu de création n’est pas seulement ce qui y demeure. C’est ce qui s’y déroulera parce que les choses ont été. C’est la vague qui renaîtra parce qu’un jour quelqu’un a allumé l’océan.

[…] »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *