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Propos culturels

L’architecture comme matière vivante

Préface des mémoires de l’architecte Guy Durand, publiées en 2025 aux éditions du Centre Vendéen de recherches historiques

Par William Chevillon, chercheur en histoire de l’art

Il est des architectures du quotidien qui demeurent présentes à l’esprit. Des bâtiments qui, même lorsque l’on n’y pénètre guère, sont des signaux devenus inhérents au paysage. Des architectures mémorables alors que leurs fonctions administratives, hospitalières ou culturelles s’inscrivent dans l’habitude. Dans une certaine mesure, le parcours de Guy Durand traduit cette idée. Sans doute fallait-il s’être fondu dans le linéaire urbain yonnais pour faire évoluer sans la rompre la trame austère léguée par les ingénieurs des Ponts et chaussées, concepteurs de la ville nouvelle de La Roche-sur-Yon au XIXe siècle. En 1968, Guy Durand s’y essaye avec son compagnon de carrière Yves Ménard. Tous deux signent alors les plans de la nouvelle bibliothèque du chef-lieu vendéen. Le regard porté vers les pays nordiques, Guy Durand, avec ce projet, inverse la composition, bouleverse l’ordre de la ville. Exit les îlots normés aux cours invisibles derrière les façades bâties sur les contours. L’architecte ouvre un jardin sur la rue et construit un bâtiment où la matière brute agit comme un appel. Un navire de béton, léger et percé de larges baies, émousse alors un angle du quadrillage napoléonien. Corsetée dans son damier, la ville l’est encore au crépuscule du siècle et, en 1994, lorsque l’agence Durand-Ménard-Thibault sort de terre la salle du Manège, La Roche-sur-Yon semble découvrir la rondeur sans que cela puisse choquer. Les architectes viennent alors de créer l’événement qu’il fallait à la ville. Ce faisant, ils ont courbé une rue, joué avec le plan sans en casser la forme.

Héritage et ouvertures

Il n’y a pas de hasards dans l’origine du parcours de Guy Durand, les fondements du présent ouvrage sont d’ailleurs ceux de sa propre vie. L’enfance est le creuset des inspirations de la vie. Derrière les fenêtres de la rue Beauséjour, à La Roche-sur-Yon, une carrière d’architecte éclot doucement ; une émulation du quotidien dans l’agence paternelle de Jean-Baptiste Durand, qui est aussi la maison de famille et le lieu de tous les apprentissages. Pudiquement, le livre pose cette étape comme une base, il laisse entrevoir ce qui se trame dans l’esprit d’un enfant puis d’un adolescent nourri par un environnement propice, et doté d’une curiosité aiguisée. Ces origines resteront déterminantes, tout comme le socle familial où la fratrie, avec Jacques et Janine, a toujours compté. Pour autant, un parcours comme celui qui est donné à lire ne saurait être réductible au seul espace du foyer.

Un désir d’émancipation guide Guy Durand. Il opère alors un revirement en abandonnant les mathématiques pour l’architecture. Dans les premières étapes d’une vie d’étudiant, ses quelques économies sont consacrées aux voyages. Bien que la découverte d’un ailleurs est depuis longtemps constitutive des parcours artistiques et intellectuels, la dimension des décennies 1950 et suivantes est portée sur un rapport au monde grandement renouvelé. À l’heure de la décolonisation et de l’émergence technologique, les états de fait chancellent. Le modèle européen est remis en question. Aussi, le voyage n’est plus le seul prétexte pour établir un corpus d’idées esthétiques. Il est le moyen de comprendre l’ailleurs, de développer de nouveaux concepts et de se défaire des situations établies. Les voyages dont parle l’auteur, en Grèce, au Japon, au Cambodge ou au Danemark, sont le signe d’une génération baroudeuse et curieuse. Plus encore, ils sont le symptôme d’un apprentissage de l’architecture qui oscille entre les renouveaux pédagogiques et la marche implacable du siècle. Nécessaire, l’ouverture forge l’esprit et apporte un ensemble de références sociales utiles à l’avenir. Ce mouvement est irrémédiable tandis que le Prix de Rome est aux abois et que la refonte de l’enseignement se greffe aux événements de Mai 68. Guy Durand et les architectes de sa génération lancent leurs carrières dans une période où l’art joue la radicalité et où la pensée se montre incisive. C’est l’époque d’un Pierre Boulez projetant la musique dans une dimension quasi expérimentale ou d’un Lucio Fontana introduisant la lacération dans ses peintures afin d’en révéler le caractère tridimensionnel.

Du côté de l’architecture et de l’urbanisme, la brèche ouverte en 1933 par la charte d’Athènes ne cesse de susciter les passions. En conceptualisant une ville fonctionnelle, notamment avec un zonage rigoureux selon la typologie des constructions et usages, le Congrès international d’architecture moderne a largement influencé la façon de concevoir l’espace urbain pour les décennies suivantes. Rationnelle, cette vision est appliquée autant qu’elle est remise en cause. Ainsi, dès les années 1950, le groupe d’architectes Team 10 souhaite opérer une rupture avec un urbanisme jugé trop normé. Sans remettre en question tous les principes de la charte d’Athènes, il s’agit de porter l’idée d’une ville qui ne soit pas une entité impersonnelle et qui puisse être pensée selon les caractéristiques de son époque. S’il n’existe pas d’héritage théorique précis porté par ce groupe, la notion d’un urbanisme à l’échelle des nécessités humaines plus qu’économiques infuse grandement. D’un point de vue philosophique, Gilles Deleuze et Félix Guattari portent le fer et abondent dans le sens d’un espace perçu comme une matière brute propre à recevoir les identités de chaque individu[1]. Perçue comme malléable, la ville devient le lieu de tous les concepts, de toutes les possibilités. Une utopie que confirme Michel Foucault lorsqu’il développe en  1967 la notion d’hétérotopie, par laquelle l’espace physique devient le terreau d’un imaginaire aussi concret qu’évolutif. Architecture libertaire ou bien rationnelle, les idées fusent de manière incandescente. Elles s’affrontent autant qu’elles se complètent. Parfois perçu comme un lieu pour tous et par tous, l’espace public est l’objet de toutes les émulations. Pour autant, les applications sont plus délicates et seront, plus tard, sujettes à une certaine pondération voire à la critique.

La remise en cause des pratiques et des savoirs est le seuil sur lequel se fonde Guy Durand lorsqu’il présente son diplôme d’architecte. C’est là un point de rupture par rapport aux travaux de son père et au corpus d’architecture de l’entre-deux guerres dans lequel il a baigné. Un moment d’équilibre qu’illustre l’inspiration auprès du finlandais Alvar Aalto et du japonais Kenzō Tange, représentants de deux générations dont la contestation a cherché à opposer les styles comme les idées[2]. Ce n’est probablement pas un hasard si Guy Durand et Yves Ménard ont vécu Mai 68 avec un intérêt certain depuis leur réduit vendéen, autant qu’ils ont souhaité mettre en pratique assez tôt leurs inspirations, notamment nordiques. En reprenant l’agence de Jean-Baptiste Durand en 1968, les deux architectes associés ont rapidement cherché à travailler selon une nouvelle méthodologie en miroir des changements de la société et des usages. Au fil des pages, Guy Durand en brosse les mécanismes. Parmi ceux-ci, le travail collectif autour de la Zone d’habitation nord-est de La Roche-sur-Yon ou le fourmillement de l’Atelier d’architecture et d’urbanisme qui, en liant les architectes avec une psychologue et deux géographes, veut aider à mieux comprendre la ville pour répondre à ses enjeux d’aménagement. Infusent ici les pratiques pluridisciplinaires qui ont cours depuis quelques années. La concrétisation a lieu dans des concours tels que celui, tout à fait remarquable à l’échelle nationale, portant sur l’aménagement de la place Napoléon. Pas moins de 80 équipes y répondent. Elles sont composées d’architectes, urbanistes, sociologues ou encore artistes, dont certains noms qui demeureront parmi les acteurs majeurs d’après 1968. Parmi eux, figurent Roland Castro et Michel Cantal-Dupart qui, à partir de 1981, animent la mission Banlieue 89 destinée à repenser et à améliorer les grands quartiers d’habitation à la périphérie des villes. Une mission dont l’esprit préfigure en quelque sorte ce que sera ensuite la rénovation urbaine en tous points de l’hexagone.

Il est également question de pluridisciplinarité lorsqu’est rappelé dans ce livre le rôle qu’ont parfois occupé des plasticiens et designers tels Bernard et Clotilde Barto ou encore Louis Soullard. À l’heure où l’État entend promouvoir l’introduction de l’art dans les bâtiments publics, notamment par le biais du 1 % artistique[3], des architectes tels Guy Durand et ses associés se saisissent également de l’idée et jouent la carte de la complémentarité des disciplines. En rapport avec le monde, l’architecte l’est davantage. Il y a là une marque de nécessité et d’un nouvel horizon dans la pensée.

Être architecte de son temps

À la veille comme à la suite de la Seconde Guerre mondiale, la carrière de Jean-Baptiste Durand est marquée par les nécessités d’aménagements inhérentes à une ville moyenne de province devant répondre aux besoins de son développement ainsi qu’aux exigences de l’État. Du début des années 1920 à la fin des années 1960, celui que l’on appelle « JBD » accompagne en effet le territoire dans un certain nombre de ses mutations. Au-delà des demandes ponctuelles comme celle de construire des bains-douches en 1934, l’intervention des ministères est de plus en plus évidente dans les politiques urbaines locales. Un changement de paradigme dont l’illustration la plus évidente est la loi Cornudet du 14 mars 1919 par laquelle les villes françaises de plus de 10 000 habitants sont soumises à la planification urbaine[4]. À des fins d’hygiène, de cohérence esthétique, d’ordonnancement des circulations… ce texte, et ses développements postérieurs, poussent les municipalités à penser un urbanisme rationnel et fonctionnel. Ainsi, l’agence d’urbanisme parisienne Danger est sollicitée en 1935 pour définir un plan directeur des aménagements futurs du chef-lieu vendéen. Voies de desserte et de contournement, équipements scolaires et sportifs, rationalisation des hauteurs… le schéma urbanistique est à la mesure d’un enjeu devant courir sur plusieurs décennies. Les architectes locaux, dont Jean-Baptiste Durand, inscrivent leurs travaux dans cette logique publique doublée de l’esprit moderniste et hygiéniste qui règne alors. Après la guerre, la reprise de la planification urbaine est progressive. Architecte municipal et exerçant sur le département, Jean-Baptiste Durand est de ceux qui portent les projets publics touchant à l’habitat et à la voirie. Son empreinte sur la ville est aussi durable qu’elle pose les bases de ce que sera l’expansion future de La Roche-sur-Yon. Il orchestre notamment la création du quartier de la Liberté au sud de la ville.

Dans le sillage de son père autant que mû par sa propre formation, à son tour, Guy Durand est un architecte de son temps. De la fin des années 1950 au milieu des années 1970, c’est une véritable ville nouvelle de 90 hectares, avec ses habitations, services, espaces publics…, qui se juxtapose au cœur XIXe de La Roche-sur-Yon. L’explosion démographique, qui voit la population de la ville presque doubler en vingt ans, conduit la municipalité et l’État à engager un vaste chantier de planification[5]. Notamment sous l’influence du Commissariat général du Plan, le pays cherche à rationaliser son développement en tous points du territoire. Première ville de Vendée, La Roche-sur-Yon est en toute logique au cœur des aides apportées et des obligations réglementaires. C’est ici un jalon majeur dans le parcours d’un jeune architecte qui, avec ses confrères de la même génération, met en œuvre la construction d’un vaste programme d’habitat individuel et collectif dans la campagne directement au nord de la ville. À la fin des Trente glorieuses, le temps de Guy Durand est celui de l’urgence de construire logements, infrastructures et écoles, sans pour autant se défaire de ses assises intellectuelles. La bibliothèque et l’hôtel de ville de La Roche-sur-Yon en sont la démonstration. L’engagement avec Yves Ménard dans le Contrat de Ville moyenne et le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme le prouve bien davantage. Plus que de simples mémoires, il s’agit ici d’apporter un regard sur les politiques de la ville et les enjeux auxquels chaque architecte se retrouve confronté alors que l’urbanisme européen est en ébullition à tous les niveaux ; tant à Paris, où les Halles défraient la chronique, qu’à Bologne, où la pensée urbaine agit comme un manifeste politique et social.

Ce regard répond également à ce que les communes plus modestes ont connu. L’espace rural n’est en effet pas en reste car, depuis l’après-guerre, les petites villes de cantons et bourgs variés connaissent un essor notable. Touchée par des pratiques professionnelles de plus en plus secondaires et tertiaires, la vie en hameaux agricoles se recentre notamment sur le cœur des communes, nécessitant la construction d’infrastructures nouvelles. Le développement du modèle intercommunal ne fera que confirmer cette tendance. Mairies, piscines, maisons de retraite, villages vacances, écoles, locaux commerciaux et industriels… les campagnes muent et l’intervention de l’architecte n’y est plus exceptionnelle. À Barbâtre, Chemillé ou encore L’Herbergement, le travail de l’agence Durand le démontre amplement. Dans un contexte de forte demande, et sous l’influence des contingences propres à chaque commanditaire, l’heure est davantage au pragmatisme qu’à la radicalité. Héritiers de leur époque, Guy Durand et ses associés appliquent pour autant des principes de constructions modernes tels le lamellé-collé et les modules de béton préfabriqués en atelier.

Isolé, un architecte ne l’est pas. Il n’occupe pas plus le rang d’un notable insaisissable ou omniscient comme il pouvait l’être parfois avant-guerre. Ce qu’exprime Guy Durand dans son livre c’est, au contraire, l’idée d’un travail collectif et de projets portés par l’imbrication des visions et des talents. À ce titre, le livre appuie sur l’appétence d’Yves Ménard pour un relationnel développé. Par ailleurs, la diversité des commandes doit être mise en parallèle avec l’ensemble du réseau local, de l’élu ou de l’entreprise décisionnaire à la société de maçonnerie exécutante. Une demande qui contribue à faire naître une certaine technicité des entreprises vendéennes, laquelle se confirmera dans le temps au gré des projets. À l’orée des années 1980, l’arrivée de Gérard Thibault dans l’agence coïncide avec une autre dimension, celle de la décentralisation et de l’affirmation des collectivités territoriales. Équipements culturels d’importance et lieux de pouvoir traduisent ce changement d’échelle dans la présence publique. L’agence, elle aussi, change d’envergure et multiplie ses implantations. Sans qu’il soit question de regrets, Guy Durand revient sur les séparations comme les transmissions. Il exprime comment le professionnel et le personnel se confrontent autant qu’ils se complètent. Par l’intime, il donne à lire l’architecture comme une matière vivante.

L’architecture au prisme du réel

Par héritage autant que parce que les temps et pratiques l’imposent, l’agence compose étroitement avec les acteurs politiques et entreprises du territoire. Par leur ancrage, les architectes Durand, Ménard et Thibault côtoient leurs constructions presque quotidiennement. Comme un contrepied aux critiques parfois faites à la profession, Guy Durand rappelle avoir fait l’expérience de son architecture en y ayant vécu. En outre, il reconnaît les limites de certains projets et les difficultés pour en mener d’autres, laissant apparaître l’équilibre délicat entre toutes les composantes aux intérêts parfois divergeants. Il conçoit son architecture dans le temps, avec tout ce que cela comporte. Il compose enfin avec la technologie qui bouleverse le métier et le change, peut-être trop, au regard de sa formation. Il existe des architectures devenues identitaires au point d’appartenir au paysage, et d’autres que le concepteur voit disparaître sans que la question de leur évolution ne se soit posée. Face à cela, Guy Durand ouvre une réflexion intéressante aux linéaments complexes, celle de la permanence de l’œuvre et de sa transmission. À l’heure où l’architecture du XXe siècle entre dans sa phase de patrimonialisation, la conservation des strates historiques touche toutes les échelles territoriales. Préserver, sanctuariser, transformer… les réponses se montrent aussi diverses qu’incertaines. Le professeur d’histoire de l’art Gilles Ragot le rappelle :

« […] contrairement à un tableau ou une sculpture, l’architecture est par essence une création inachevée. Sans entretien régulier, toute construction se dégrade ; mais, paradoxalement, toute intervention porte aussi en elle les germes d’une altération ou d’une modification de la matérialité d’origine. » [6]

Le livre de Guy Durand offre un regard interrogatif autant que prospectif, la nostalgie n’est pas son propos. Loin de constituer les mémoires d’un seul homme, il présente une histoire en partage. Le lecteur y croise le chemin des architectes associés, ainsi que les pas du concepteur Pascal Mignon, de l’entrepreneur de maçonnerie Robert Naullet ou de la directrice d’école Anne Valin. Une histoire en partage, à l’image d’une architecture dont la pratique évolue en lien avec chaque période et chaque interlocuteur. S’agit-il de dresser le portrait d’une vie ? Certainement, mais c’est avant tout un panorama factuel et sensible, un matériau utile aux chercheurs et curieux, un outil indispensable à la compréhension de six décennies exceptionnelles porteuses d’une somme de mutations jusqu’alors impensées.

Lien vers le site de l’éditeur : https://www.histoire-vendee.com/ouvrage/darchitecture-en-architecture-memoires-dun-architecte-vendeen/


[1] Hervé Regnauld. « Les concepts de Félix Guattari et Gilles Deleuze et l’espace des géographes ». Chimères, 2012/1 N° 76, 2012. p.195-204.

[2] Sur l’opposition des courants comme sur les évolutions pédagogiques on pourra lire : Anne Debarre, Caroline Maniaque, Éléonore Marantz et Jean-Louis Violeau (dir.), Architecture 68. Panorama international des renouveaux pédagogiques, Genève, Métispresses, 2020, 224 p.

[3] Dispositif institué en 1951 et par lequel 1 % du montant HT de la construction d’un bâtiment dont le fonctionnement relève d’un ministère (école, palais de justice…) est consacré à l’achat ou à la réalisation d’œuvres d’art.

[4] Marlène Ghorayeb. « La loi Cornudet, un urbanisme hygiéniste et social ». Droit et Ville, 2019/2 N° 88, 2019. p.43-58.

[5] Bernard Geoffroy, « La naissance d’un espace péri-urbain en province : le cas de La Roche-sur-Yon », Norois, revue géographique de l’Ouest et des pays de l’Atlantique Nord, n° 108, 1980, p. 609-614.

[6] Gilles Ragot, « L’historien, l’architecte et le politique : Du respect de la juste distance ». Revue de l’art, 2014/4 N° 186, 2014. p.75-81

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