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Propos culturels

Interroger la vision d’une politique urbaine pour la révéler

Sollicité par le Centre vendéen de recherches historiques pour la rédaction d’un article présenté dans le dernier numéro de la revue scientifique Recherches vendéennes, j’ai choisi de traiter la question de l’urbanisme dans le centre historique de La Roche-sur-Yon entre 1965 et 1985. Quelques mois après la publication j’ai jugé nécessaire de revenir en quelques lignes sur le propos de cet article, notamment pour les personnes qui ne l’auraient pas lu (et parce que je n’ai pas eu l’occasion de le présenter en détail sur ce blog).

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Du passé faisons table rase ?

1965-1985, réflexions autour de l’identité architecturale de La Roche-sur-Yon

Fondée par décret le 25 mai 1804 dans un but de pacification de la Vendée, La Roche-sur-Yon est longtemps restée circonscrite au périmètre dessiné par les ingénieurs civils des ponts et chaussées. À l’image de nombreuses villes européennes, moyennes et grandes, la préfecture vendéenne connaît un développement rapide lors des Trente Glorieuses, générant un fort besoin en matière d’infrastructures et de logements. À l’écart de ce bouillonnement, le cœur de ville est une zone engourdie par sa faible densité de population, la congestion automobile, une fuite des activités économiques vers l’extérieur, etc. Pour y remédier, la municipalité de Paul Caillaud, suivie par celle de Jacques Auxiette, tente de trouver des solutions, parfois radicales, au prix de contestations culturelles ou politiques et d’appels à aller plus loin.

Interrogatif bien plus qu’affirmatif, le titre est un appel à tordre le cou à ce qui est souvent entendu localement sur une idée selon laquelle il y eût une volonté affirmée de détruire les traces du passé pour moderniser la ville. Tordre le cou également à une certaine chronologie affective se basant sur la présence d’une majorité municipale à un moment donné, une opposition de la population dans les urnes, puis une politique de la ville radicalement différente. Une approche scientifique ne peut se contenter de telles assertions. Comme cela a toujours été le cas dans mon travail de chercheur et de conférencier, j’ai tenu à mettre en perspective documents d’archives, témoignage d’architectes et coupures de différents journaux. Bien davantage qu’une approche yonno-centrée, il m’était essentiel de traiter la question locale comme un exemple type parmi d’autres en France et en Europe lors de la même période.

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Remettre en perspective c’est ici livrer une analyse de la question démographique et des profondes mutations économiques du territoire pour expliquer, au moins partiellement, une approche radicale de la ville sur une période précise. Affirmée, la finalité est la mise en avant d’une réflexion urbaine reposant sur une approche pragmatique bien plus que sur la volonté révolutionnaire souvent dépeinte.

Là est la vision que je tiens à défendre pour cet article que vous pouvez trouver en librairies (Recherches vendéennes n°25 https://www.histoire-vendee.com/ouvrage/recherches-vendeennes-n-25/) et dont j’aurai plaisir à présenter des aspects lors des prochaines Journées européennes du patrimoine.

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