Notre-Dame de Paris le 9 juillet 2017 à 19h45. Le ciel était lourd, lourd comme l’orage qui arrivait, lourd comme mon cœur aussi puisque je savais que j’allais me faire larguer peu de temps après. C’est devant Notre-Dame que je m’en suis rendu compte et c’est au chevet de Notre-Dame que j’ai eu envie de m’asseoir un instant.
C’est finalement toute la question de notre rapport à la ville qui est posée et notre rapport au monument, pas comme un objet patrimonial immuable mais comme une part affective. Un amer (au sens marin) dans le paysage urbain comme dans nos vies.
La disparition m’attriste, m’émeut, me met en colère aussi, mais la part immatérielle qui s’exprime aujourd’hui a quelque-chose d’une rare puissance. A-t-on considéré le lieu comme il le fallait. Matériellement non, c’est évident, mais de quelle manière considérions-nous réellement la cathédrale.
Pour éviter la foule, je n’ai pas voulu y entrer lors de mon dernier passage à Paris. Dieu sait pourtant que le travail de Viollet-le-Duc et Lassus m’impressionne et me touche autant que celui des bâtisseurs médiévaux. Aujourd’hui je me sens un peu bête, d’avoir contourné Notre-Dame en me disant qu’on verra plus tard pour y entrer. Et c’est aujourd’hui qu’un souvenir vif me rappelle que ce lieu est une part de mon âme. Le rapport intime au monument se révèle et c’est important.